Les courses 2020


Une saison de courses et de navigation certes perturbée par la crise du covid, mais somme toute assez complète et très instructive pour préparer le grand rendez-vous de 2021…

Les Sables les Açores Les Sables en Baie de Morlaix
Course en trois étapes type « figaro »
Etape 1
Du bon et, du moins bon…
Ce fût une belle étape, avec des moments magiques, pleine lune, brume rasante au lever du soleil, du vent, souvent léger, ou… pas vent ! Mais on a eu du goût comme on dit chez nous!
Objectifs atteints : vitesse correcte, manœuvres en nets progrès, bonne gestion globale. Maintenant, je ne me suis pas posé assez des questions pour maîtriser la course tactiquement, mieux utiliser les outils dont je dispose (ais). De fait, mes choix de route n’ont pas été toujours pertinents… De plus j’ai perdu l’usage de ma drisse de spi de tête dès le départ, pas trop dramatique mais pénalisant à certaines allures.
Bilan : peut mieux faire, mais les écarts avec le gros de la flotte ne sont pas rédhibitoires…
Étape 2
Eh bien ! Rude étape… Si certains ne savaient pas pourquoi ils étaient là, ils doivent commencer à comprendre…
Petit temps, pétole, brise, mer chaotique, vents instables, humidité et j’en passe.Ce fut une longue procession avec certains choix à faire, pas toujours liés à la meilleure performance, mais pour préserver la « bête » et garder la sécurité comme priorité.
Ceci dit je ne m’en sors pas si mal, et je suis plutôt fier de mon option la veille aux soir de l’arrivée qui m’a permis de me refaire la cerise avant le retour des calmes erratiques.
Un bon bilan, malgré la panne de mon régulateur de panneaux solaires qui m’a fortement inquiété, mais mon côté Mac Gyver a fonctionné, et j’ai pu finir la course sans problème d’énergie, ouf !Petites bricoles ici et là, c’est ça aussi la course au large.
Dans la machine à laver mode essorage que fût le bord de près pour contourner le DST d’Ouessant, je n’ai pas pris de coups et malgré quelques courbatures et du sommeil à rattraper, c’est plutôt la forme !Pour terminer, il faut vous avouer la panne de gaz, donc j’ai mangé froid pendant les deux tiers de la course et pour tout vous dire la paella froide et avec du riz à peine cuit c’est pas terrible, le café non plus d’ailleurs.
Je suis aussi très fier d’avoir porté les couleurs du Liban pendant toute l’étape.
Remise des prix de la deuxième étape : Un clin d’œil sympathique et sincère de mes pairs et de la classe mini qui récompense par un macaron la belle performance d’un bateau « vintage », j’oserais ajouter d’un skipper vintage itou . Un macaron par série est décerné par course, c’est le vainqueur de la série qui désigne le lauréat.

Étape 3
Quelle étape ! Elle fut particulièrement éprouvante, problèmes techniques, météo tonique… Mes petites et petits camarades n’ont pas été épargnés non plus, le nombre d’abandons en témoigne et l’état structurel de certains bateaux à l’arrivée  également !
Malgré un très bon départ, j’ai failli lâcher l’affaire, car à l’issue du premier coup de vent, je me suis retrouvé dans une situation critique, mes batteries étant à un niveau trop faible pour finir la course (avarie consécutive à des pb de vérins de pilote auto).
Je me suis donc détourné vers Lorient pour réparer, et puis un pale soleil a réveillé mon espoir de maintenir un niveau de charge suffisant pour finir la course en sécurité;  je suis passé du mode  régatier au mode convoyage… Alors j’ai remis la barre au bon cap !Trois jours épuisants, mais c’est fait je suis qualifié pour participer à la mini transat !

Au classement général , Je me situe au milieu de la flotte, ce qui, compte tenu des évènements est satisfaisant.



Mini en Mai! En septembre…

Vogue la galère !

J’ai longuement hésité sur le titre ! Bon, alors je vous dois quelques explications…

Au regard de mes objectifs revendiqués pour cette course, les résultats ne sont pas là (c’est le moins que l’on puisse dire !).

Le départ et la première nuit furent  pourtant à la hauteur (malgré une nuit blanche dès le départ et ça ce n’est pas raisonnable). Une baie d’Audierne mal négociée, un passage à niveau au Raz de Sein assez éprouvant pour le moral et le temps… Tout était donc à refaire… Mais passé l’Occidentale de Sein en redescendant vers le plateau de Rochebonne, c’est là que les gros ennuis commencèrent!

Ayant accumulé du retard, le front que nous devions éviter nous a rejoint. Sous spi max, le bateau glisse bien mais le pilote corrige mal quand je dois lui laisser la barre, départ au lof, rien de bien anormal dans mon esprit, je remets tout en ordre et réenclenche le pilote, et… départ à l’abattée ! Spi déchiré (il avait plus de 15 ans…), bout dehors à refixer (procédure longue à éviter d’entreprendre dans de la mer), la nuit noire est arrivée. Je reste sous grand-voile seule à un ris le reste de la nuit (une pointe à 11,7 nœuds en début de nuit, il devait quand même y avoir un peu de vent !). Quant au pilote, il ne fonctionne plus normalement et c’est lui le responsable de ces déboires, il se bloque (et débloque !) et nécessite une procédure particulière pour être à nouveau « presque opérationnel». Si je n’y prend pas garde en réglant le bateau de façon très neutre, le pilote en  effectuant de grosses corrections, se bloque de nouveau de façon systématique… Je ne peux pas rester à la barre au moins deux jours et deux nuits (!!) et je m’interroge… La suite, fut « rythmée » par les soucis relatifs à ce fonctionnement « dégradé », envie de mettre la barre à droite, black-out total la dernière nuit (le pilote que j’avais enclenché pour dormir un peu, s’étant à nouveau mis en rideau pendant mon sommeil en provoquant une très très forte sur consommation…).
J’ai oublié de vous dire, que la mer est belle, que le ciel étoilé est merveilleux au large, que le Goût de la Vie marche aussi très bien sans pilote au près barre amarrée  et qu’on en oublie ces moments de galère. Mon compagnon de plus d’une journée, un petit oiseau « de la terre » venu à bord avec qui j’en ai longuement discuté en convenait également !
Et puis les copains (et les copines) à l’arrivée, venus en nombre m’accueillir, ça fait vraiment chaud au cœur, merci c’est beau l’esprit mini ! j’en titubais de bonheur, et aussi  surtout de fatigue !
J’ai rien lâché et j’en suis fier, maintenant je n’ai pas l’intention de ramasser les bouées à chaque course. Cela nécessite une meilleure préparation technique et des moyens pour le faire.

Duo Concarneau
Et bien, ce fut une belle course ! Avec une descente sur belle Île ventée en deuxième partie et de longs surfs « sauvages😛 ». La remontée fut plus éprouvante au près dans une mer parfois chaotique, le vent était soutenu…Nos petits bateaux vintage n’ont pas toujours été à leur avantage dans des conditions. Damien et moi finissons honorablement dans ce groupe de pointus et ce malgré une grosse erreur de tricotage dans la remontée, c’est la course…

Place désormais au chantier, à la recherche de partenaire (s)  et à la récupération 😉